Réduction d’impôt en France : ce qui change (et ce qui inquiète) en 2025
En matière fiscale, l’incertitude est parfois plus pesante que la taxe elle‑même. Chaque année, les contribuables retiennent leur souffle : « Serai‑je pénalisé ? Mes dispositifs de défiscalisation seront-ils remis en cause ? » En 2025, la France amorce un virage qu’il vaut mieux anticiper — non seulement pour limiter la casse, mais pour saisir les opportunités avant qu’elles ne disparaissent.
Pourquoi ce virage ?
Le contexte est tendu. La dette publique pèse, les déficits s’accumulent, et l’État multiplie les leviers pour accroître ses recettes. Dans ce cadre, les niches fiscales, longtemps choyées, deviennent des cibles, surtout celles utilisées par les foyers aisés. Le gouvernement propose ainsi une contribution différentielle temporaire. Pour 2025, l’impôt effectif des hauts revenus devra atteindre un plancher de 20 %.
Autrement dit, si vous bénéficiez de dispositifs très favorables, d’abattements, ou d’un régime fiscal ultra-optimal, l’administration pourrait combler la différence. Le message est clair : « Vous ne passerez pas sous les radars. »
🔰 En clair
Si vous gagnez beaucoup d’argent et que vous utilisez de nombreuses stratégies légales pour réduire fortement vos impôts, l’État instaure désormais une règle simple : vous devez payer au minimum 20% d’impôts, quoi qu’il arrive.
Pourquoi ? L’État considère qu’il est injuste que certaines personnes très aisées paient parfois moins d’impôts (en pourcentage) qu’une personne de classe moyenne.
Exemple concret : Si vous gagnez 200 000€ et qu’avec toutes vos réductions, vous ne payez que 30 000€ d’impôts (15%), l’administration vous demandera 10 000€ supplémentaires pour atteindre les 20% minimum (40 000€).
Pour les classes moyennes, ce virage peut créer un effet de seuil inquiétant. Le barème de l’impôt sur le revenu est revalorisé de 1,8 % pour 2025 (au titre des revenus 2024), pour compenser l’inflation.
Mais dans les faits, cette revalorisation est modeste face à la hausse généralisée des coûts de vie. Beaucoup redoutent qu’elle masque des hausses « cachées ».
🔰 En clair
Chaque année, l’État ajuste les tranches d’impôts pour suivre la hausse des prix (inflation). En 2025, cette augmentation est de 1,8%.
Le problème ?
Dans la réalité, les prix ont augmenté bien plus que ça. Résultat : même si techniquement les tranches montent, vous avez l’impression de payer proportionnellement plus qu’avant, car votre pouvoir d’achat a diminué plus vite que l’ajustement fiscal.
Enfin, l’administration fiscale durcit le contrôle des crédits d’impôt : à partir de 2025, elle pourra exiger des justificatifs avant d’accorder le crédit ou le remboursement déclaré.
Si vous ne répondez pas dans les 30 jours, le bénéfice fiscal risque de vous être refusé avec menace de redressement.
🔰 Les nouveaux contrôles expliqués simplement
Avant : vous déclariez vos réductions d’impôts, l’État vous faisait confiance et vous les accordait automatiquement. Le contrôle éventuel venait après, parfois des années plus tard.
Maintenant : L’État peut vous demander de prouver ce que vous déclarez AVANT de vous accorder la réduction.
Exemple : vous déclarez avoir investi 10 000 € dans un fonds d’innovation (FCPI ou Fonds Communs de Placement dans l’Innovation). L’administration peut vous écrire : « Prouvez-le. Envoyez le contrat et la preuve de paiement. Vous avez 30 jours. »
Si vous ne répondez pas :
- Vous ne recevez pas la réduction d’impôts
- Vous risquez une amende de 40% du montant
Comment vous protéger ?
📋 Documents à garder obligatoirement (6 ans minimum) :
- Contrats signés
- Preuves de paiement (relevés bancaires, virements)
- Reçus fiscaux des associations
- Factures avec mention « payé »
- Attestations des organismes
💡 Conseil pratique : créez un dossier « Impôts 2025 » (physique ou numérique) et classez tous les documents au fur et à mesure. Ne remettez pas à plus tard.
Alerte fiscale : ceux qui attendent la dernière minute pour agir peuvent rater les bonnes occasions ou voir leur plan refusé du jour au lendemain.
Les changements majeurs pour les baisses d’impôts en 2025
Pour savoir quelles occasions prendre (et lesquelles éviter), voici les points importants.
1. Taux préférentiels pour les FCPI / FIP
La loi de finances pour 2025 rehausse le taux de réduction d’impôt sur le revenu pour les FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation) de 18 % à 25 % pour les souscriptions effectuées entre le 1ᵉʳ janvier 2024 et le 31 décembre 2025.
Quant aux FIP (fonds d’investissement de proximité), les avantages fiscaux sont maintenus, avec des dispositifs régionaux qui restent valorisants.
🔰 Les FCPI pour les débutants
C’est quoi un FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation)?
C’est un placement collectif où plusieurs personnes mettent leur argent en commun pour financer de jeunes entreprises innovantes (startups, technologies, etc.). Un gérant professionnel sélectionne les entreprises.
Pourquoi l’État encourage ça ?
Pour aider les entreprises françaises innovantes à se développer et créer des emplois.
Combien vous récupérez en impôts ?
- Avant : 18% de votre investissement
- Maintenant (2024-2025) : 25%
Exemple concret :
Vous investissez 10 000€ → vous récupérez 2 500€ d’impôts l’année suivante.
⚠️ Les risques à bien comprendre :
- Argent bloqué 5 ans minimum : vous ne pouvez pas retirer votre argent avant
- Risque de perte : les startups peuvent échouer, vous pouvez perdre une partie ou la totalité de votre investissement
- Pas de garantie : contrairement à un livret A, rien n’est assuré
C’est pour qui ?
Les personnes qui paient beaucoup d’impôts (plus de 5 000€/an), qui ont de l’épargne disponible dont elles n’auront pas besoin pendant 5 ans, et qui acceptent le risque de perte.
Pas pour vous si :
- Vous avez besoin de votre argent à court terme
- Vous ne supportez pas l’idée de perdre de l’argent
- Vous payez peu d’impôts (la réduction ne compense pas le risque)
Astuce : si vous envisagez d’investir dans l’innovation ou des PME locales, faites-le maintenant, avant que les conditions ne changent. N’investissez que l’argent dont vous n’aurez pas besoin à court terme et dont une perte potentielle ne remettrait pas en cause votre stabilité financière.
2. Dons aux associations : prolongation et garantie
Le dispositif « Coluche » (réduction à 75 % pour les dons aux associations d’aide aux personnes en difficulté) est prolongé, dans la limite de 1 000 € de don. Au-delà, la réduction redevient 66 %.
De plus, la loi élargit l’éligibilité aux associations intervenant dans la lutte contre la violence domestique.
Toutefois, de récents rapports envisagent un rabot sur ces avantages, notamment un plafonnement à 2 000 € ou la suppression du taux 75 %. Le secteur associatif est en alerte.
🔰 Faire des dons et payer moins d’impôts
Comment ça marche ?
Quand vous donnez de l’argent à une association reconnue (Restos du Cœur, Croix-Rouge, Secours Populaire, etc.), l’État vous « rembourse » une partie sur vos impôts.
Combien vous récupérez ?
- Jusqu’à 1 000€ de dons : vous récupérez 75%
- Au-delà de 1 000€ : vous récupérez 66%
Exemples concrets :
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Vous donnez |
Vous récupérez |
Coût réel pour vous |
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100€ |
75€ |
25€ |
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500€ |
375€ |
125€ |
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1 000€ |
750€ |
250€ |
|
1 500€ |
750€ + 330€ = 1 080€ |
420€ |
Nouveauté 2025 :
Les associations luttant contre les violences conjugales sont maintenant éligibles.
⚠️ Attention :
Ce super avantage (75%) pourrait disparaître ou diminuer dès 2026. Le gouvernement envisage de le réduire pour faire des économies.
Que faire ?
Si vous aviez prévu de donner, faites-le en 2025 pour profiter du taux actuel tant qu’il existe.
3. Extension de certaines réductions, mais avec encadrement
- Le crédit d’impôt pour adaptation du logement au handicap ou à la perte d’autonomie est prorogé jusqu’au 31 décembre 2025.Le dispositif Denormandie ancien est reconduit jusqu’en 2027, et élargi aux copropriétés en difficulté financière.
- Le plafond des niches fiscales continue de jouer : même si certaines réductions sont revalorisées, vous ne pouvez pas les cumuler indéfiniment.
🔰 Le Denormandie expliqué simplement
Le principe :
Au lieu d’acheter un logement neuf, vous achetez un ancien appartement dans certaines villes (centres-villes à revitaliser), vous faites des travaux de rénovation, puis vous le louez.
L’avantage fiscal :
L’État vous accorde une réduction d’impôts pouvant aller jusqu’à 21% du prix total (achat + travaux) étalée sur 12 ans.
Exemple concret :
- Vous achetez un appartement : 80 000€
- Vous faites des travaux : 30 000€
- Total : 110 000€
- Réduction d’impôts : 23 100€ sur 12 ans (environ 1 925€/an)
Condition importante :
Les travaux doivent représenter au moins 25% du coût total.
Dans notre exemple : 30 000€ ÷ 110 000€ = 27% ✅
Pour qui ?
Les personnes qui cherchent un investissement locatif rentable ET qui veulent participer à la rénovation des centres-villes.
Bonus stratégique : beaucoup de nos clients prévoient d’occuper eux-mêmes leur bien Denormandie une fois la période de location terminée, notamment pour leur retraite. Vous avez un projet similaire ? Parlons-en : pierrette@synerfi.fr.
Avantage supplémentaire :
Les loyers dans les centres-villes rénovés sont souvent plus élevés qu’avec un Pinel classique, donc meilleure rentabilité.
Pourquoi vous devez agir avant 2025 ?
- Verrouillage des dispositifs : certaines mesures sont conditionnées à la date (investissements jusqu’à 31 décembre 2025) ou à un décret non encore publié. Une fois la fenêtre fermée, il sera trop tard. D’ailleurs, certains contribuables avisés n’hésitent plus à anticiper le paiement de leur impôt pour optimiser leur trésorerie et profiter de dispositifs avantageux avant leur suppression.
- Zone grise des contrôles : avec la nouvelle procédure de contrôle préalable des crédits d’impôt, ceux qui tardent à anticiper risquent de se retrouver sans défense face à l’administration.
- Effet de seuil fiscal : certaines stratégies fiscales marginales pourraient être neutralisées par la contribution minimale de 20 %. Si votre montage dépend de faibles marges, il pourrait être inefficace.
- Pression politique : lors des prochains ajustements budgétaires, certaines niches pourraient être rabotées (ex. : réduction de l’avantage des dons). Le rapport de l’IGF en 2025 en atteste.
En d’autres termes, si vous tergiversez, vous êtes déjà en retard.
Réduction d’impôt : les stratégies à privilégier avant le tournant de 2025
Pour beaucoup de Français, l’impôt n’est plus qu’un mal nécessaire. Pour d’autres, c’est une variable d’ajustement à condition de savoir s’y prendre. Si 2025 marquera un durcissement global, il reste encore des leviers puissants à activer — à condition d’anticiper.
L’immobilier locatif, toujours roi ? Oui, mais…
L’immobilier reste une valeur refuge, et certains dispositifs fiscaux y sont encore attractifs. Cependant, en 2025, les règles changent en profondeur.
- Le Pinel classique vit ses dernières heures. Fin de course en décembre 2024. En 2025, seule la version « Pinel Plus » reste valable, mais avec des critères sévères (surface, Diagnostic de Performance Énergétique ou DPE, quartier). Résultat : seuls certains profils très précis peuvent encore en bénéficier pleinement.
C’était quoi le Pinel classique ?
Vous achetiez un appartement neuf pour le louer, et l’État vous offrait une importante réduction d’impôts (jusqu’à 63 000€ sur 12 ans dans certains cas).
Qu’est-ce qui change en 2025 ?
❌ Version classique : terminée fin 2024
✅ Version « Pinel Plus » : continue, mais avec des règles très strictes
Concrètement :
Seuls les appartements :
- Très bien isolés (étiquette énergie A ou B obligatoire)
- Situés dans certaines villes définies par décret
- Respectant des surfaces minimales
- Dans des quartiers prioritaires
… peuvent encore bénéficier de l’avantage fiscal.
Résultat : Beaucoup moins de logements sont éligibles qu’avant.
Action à prendre :
Si vous aviez un projet Pinel en cours, finalisez-le (signature chez le notaire) avant fin 2024 pour conserver les anciennes règles plus avantageuses.
- Le Denormandie, souvent sous-exploité, prend du galon. Il permet de défiscaliser jusqu’à 21 % sur 12 ans, tout en rénovant dans des centres-villes en difficulté. Un bon point pour ceux qui cherchent à concilier impact local et optimisation fiscale. Vous vous interrogez ? Vous pouvez déposer votre interrogation auprès de notre service pierrette@synerfi.fr
- Le LMNP (loueur meublé non professionnel) conserve sa pertinence, notamment avec l’amortissement qui échappe au plafonnement global des niches fiscales. Une stratégie redoutable si elle est couplée à une gestion automatisée (via conciergerie ou SCI).
🔰 Le LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) expliqué simplement
C’est quoi le LMNP ?
C’est le statut de « Loueur en Meublé Non Professionnel ». Vous achetez un bien immobilier, vous le meublez, et vous le louez meublé (et non vide).
Pourquoi c’est intéressant fiscalement ?
Contrairement à la location vide classique, la location meublée vous permet :
- D’amortir le bien : chaque année, vous déduisez une partie de la valeur du logement et des meubles de vos revenus locatifs
- De déduire toutes les charges : travaux, intérêts d’emprunt, frais de gestion, etc.
- De payer peu ou pas d’impôts sur les loyers pendant de nombreuses années
Exemple concret :
Vous achetez un studio 150 000€, vous le meublez pour 10 000€.
Loyers perçus : 12 000€/an
Grâce à l’amortissement (environ 5 000€/an) + charges (3 000€/an), votre revenu imposable devient : 12 000€ – 5 000€ – 3 000€ = 4 000€ seulement.
Au lieu de payer des impôts sur 12 000€, vous n’en payez que sur 4 000€. Dans certains montages bien structurés, le résultat fiscal peut même être ramené à zéro. Chaque situation est unique. Vous voulez savoir ce qui est possible pour vous ? Faisons le point ensemble : pierrette@synerfi.fr.
Le gros avantage :
L’amortissement ne compte PAS dans le plafond des niches fiscales de 10 000€. C’est un dispositif à part.
Pour qui ?
- Les personnes qui veulent investir dans l’immobilier locatif
- Ceux qui ont déjà atteint le plafond des niches fiscales
- Les investisseurs cherchant de la rentabilité plutôt que de la pure défiscalisation
Attention :
C’est plus technique qu’un Pinel. Il faut bien choisir l’emplacement, gérer la rotation des locataires (baux meublés = plus courts), et tenir une comptabilité rigoureuse.
Conseil : Faites-vous accompagner par un expert-comptable spécialisé et éventuellement une conciergerie pour la gestion quotidienne.
🔰 Holdings et SCI (Société Civile Immobilière) à l’IS (Impôt sur les Sociétés) : pour qui et pourquoi ?
Qu’est-ce qu’une holding familiale ?
C’est une société que vous créez pour détenir d’autres sociétés ou des participations. Elle joue le rôle de « société mère » qui possède et gère vos différentes activités ou investissements.
C’est quoi une SCI à l’IS ?
Une SCI (Société Civile Immobilière) normalement soumise à l’impôt sur le revenu, mais que vous choisissez de soumettre à l’Impôt sur les Sociétés (IS).
Pourquoi c’est intéressant ?
Pour une holding :
- Permet de regrouper plusieurs activités
- Optimise la transmission du patrimoine
- Réduit la fiscalité lors de la revente d’entreprises (régime mère-fille)
- Lisse les revenus sur plusieurs années
Pour une SCI à l’IS :
- Permet d’amortir les biens immobiliers (comme en LMNP)
- Réduit fortement l’imposition des loyers
- Facilite la transmission progressive aux enfants
- Permet de déduire tous les intérêts d’emprunt
Exemple concret (SCI à l’IS) :
Vous achetez un immeuble de 500 000€ via une SCI à l’IS.
Loyers annuels : 30 000€
Avec l’amortissement (10 000€/an) + charges et intérêts (8 000€/an), le bénéfice imposable n’est que de 12 000€.
Impôt à payer : 12 000€ × 25% (taux IS) = 3 000€
Contre environ 10 000€ si vous étiez imposé directement à votre TMI (Tranche Marginale d’Imposition) de 41%.
Pour qui s’est vraiment fait ?
- Médecins, avocats, notaires fortement imposés
- Chefs d’entreprise avec plusieurs activités
- Investisseurs immobiliers confirmés
- Patrimoines > 500 000€
⚠️ Attention :
Ces montages sont complexes et nécessitent :
- Un accompagnement juridique et fiscal sérieux
- Une comptabilité rigoureuse
- Des frais de création et de gestion annuels
- Une vision long terme (pas de solution « quick win »)
Ne vous lancez JAMAIS seul dans ce type de structure. Les erreurs peuvent coûter très cher (redressements, pénalités).
Conseil : Contactez un cabinet spécialisé en gestion de patrimoine ou un avocat fiscaliste pour une étude personnalisée.
📌 À noter : pour les professionnels de santé ou indépendants très imposés, les montages via holdings ou SCI à l’IS peuvent générer des économies substantielles, mais nécessitent un cadrage fiscal et juridique rigoureux.
Les cryptomonnaies et actifs numériques : vers une fiscalité à deux vitesses
C’est l’angle mort de beaucoup de contribuables. Et pourtant, depuis la loi de finances 2024, les crypto-actifs sont traités selon deux régimes distincts :
- Pour les particuliers : imposition au PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique) (30 %), sauf si vous dépassez un certain volume ou si l’activité devient régulière (trading, farming, etc.).
- Pour les entreprises ou holdings : régime BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) ou IS, avec possibilité d’amortir, compenser les pertes, ou intégrer dans une stratégie patrimoniale globale.
🔰 La fiscalité des cryptomonnaies expliquée simplement
Vous achetez et vendez des cryptos de temps en temps ?
Régime applicable : Flat tax (PFU) à 30%
Comment ça marche ?
Vous payez des impôts uniquement quand vous vendez vos cryptos (ou les échangez contre des euros).
Exemple :
- Vous achetez pour 10 000€ de Bitcoin
- Vous revendez pour 15 000€
- Plus-value : 5 000€
- Impôt à payer : 5 000€ × 30% = 1 500€
Important :
- Tant que vous ne vendez pas (vous « holdez »), vous ne payez rien
- Les échanges crypto contre crypto ne sont pas imposés au moment de l’échange (mais calculés au moment de la vente finale)
- Vous déclarez vos plus-values chaque année avec votre déclaration d’impôts.
Vous faites du trading intensif ou du staking régulier ?
Si votre activité devient professionnelle (transactions fréquentes, revenus réguliers de staking), vous basculez dans le régime BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux).
Conséquence :
- Vous payez l’impôt sur le revenu (votre TMI) + cotisations sociales
- Mais vous pouvez déduire vos frais (plateforme, formation, matériel)
- Comptabilité obligatoire
Vous investissez via une société ou holding ?
Là, c’est beaucoup plus technique, mais ça peut être très intéressant :
Avantages possibles :
- Compensation des pertes d’une année sur l’autre
- Déduction de frais professionnels
- Optimisation de la transmission
- Intégration dans une stratégie patrimoniale globale
⚠️ Mais attention :
- Complexité juridique et comptable élevée
- Frais de structure
- Nécessite un accompagnement expert
Conseil pratique pour 90% des gens :
Si vous investissez dans les cryptos comme épargne long terme avec quelques achats ventes par an, restez-en tant que particulier avec la flat tax à 30%. C’est simple et vous n’avez pas besoin de structure complexe.
Conservez précieusement :
- Tous vos historiques de transactions
- Les preuves d’achat et de vente
- Les relevés de vos plateformes d’échange
L’administration fiscale commence à surveiller sérieusement ce secteur.
L’introduction de l’euro numérique en 2025 et la mise en place graduelle de la norme MiCA (Markets in Crypto-Assets) renforceront les contrôles tout en offrant des perspectives inédites à ceux capables d’organiser efficacement leurs actifs. Par exemple :
- Effectuer des investissements à travers une entité spécifique (SCI ou SASU crypto) pour séparer fiscalement les bénéfices.
- Profiter des staking à rendement différé ou des préventes pour générer un alpha non taxé immédiatement (tant qu’il n’y a pas de cession).
- Utiliser des plateformes régulées en tant que Prestataires de Services sur Actifs Numériques (PSAN), telles que Bitpanda ou Coinhouse, afin de se conformer aux exigences légales tout en garantissant la sécurité d’accès aux cryptomonnaies.
🔰 Euro numérique et régulation MiCA (Markets in Crypto-Assets): ce qui change
C’est quoi l’euro numérique ?
C’est une version digitale de l’euro, créée et garantie par la Banque centrale européenne. Comme un euro « normal », mais 100% numérique.
Différence avec les cryptos ?
- L’euro numérique est garanti par l’État (comme les billets)
- Les cryptos (Bitcoin, Ethereum) ne sont garanties par personne
- L’euro numérique aura une valeur fixe (1€ = 1€)
- Les cryptos ont un prix qui varie
Quand ça arrive ?
Phase d’expérimentation en 2025, déploiement progressif prévu vers 2026-2027.
C’est quoi MiCA ?
MiCA (Markets in Crypto-Assets) est la nouvelle réglementation européenne pour encadrer les cryptomonnaies.
Ce que ça change pour vous :
Positif :
- Plus de sécurité : les plateformes d’échange doivent être agréées
- Protection des consommateurs renforcée
- Transparence accrue
Contrainte :
- Plus de contrôles fiscaux
- Obligation de déclarer précisément vos avoirs crypto
- Certaines plateformes non conformes devront fermer ou se mettre en règle
Qu’est-ce qu’un PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques)?
PSAN = Prestataire de Services sur Actifs Numériques
Ce sont les plateformes crypto officiellement enregistrées auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) en France.
Pourquoi utiliser un PSAN ?
- Vos fonds sont mieux protégés
- Vous êtes en conformité avec la loi française
- En cas de litige, vous avez un recours légal
Conseil :
Si vous investissez dans les cryptos, privilégiez les plateformes PSAN. Évitez les plateformes exotiques non régulées, même si elles promettent des frais plus bas. En cas de piratage ou faillite, vous n’aurez aucun recours.
Le staking et les préventes : attention fiscale
Le staking : vous « bloquez » vos cryptos pour sécuriser un réseau blockchain et recevez des récompenses régulières.
Fiscalité : Dès que vous recevez des récompenses, c’est imposable (même si vous ne les revendez pas). Beaucoup d’investisseurs l’ignorent et ont des surprises lors des contrôles.
Les préventes (ICO, IDO) : vous achetez des tokens avant leur lancement officiel, souvent à prix réduit.
Fiscalité : Vous ne payez d’impôts que quand vous revendez ces tokens, pas au moment de l’achat.
Conseil global crypto :
Les cryptos deviennent un vrai sujet patrimonial. Si vous avez plus de 50 000€ investis ou que vous générez des revenus réguliers (staking, trading), consultez un spécialiste. Les erreurs fiscales dans ce domaine coûtent très cher.
Ne sous-estimez pas l’effet d’empilement
Rares sont les contribuables qui actionnent une seule stratégie. Ce qui fait la différence, c’est l’empilement intelligent :
- Holding familiale pour remonter les bénéfices et lisser la fiscalité.
- Assurance-vie en gestion pilotée ISR (Investissement Socialement Responsable) pour préparer la transmission.
- PEA-PME pour viser l’exonération à long terme tout en soutenant l’économie réelle.
Et bien sûr, les dons optimisés, les mécénats d’entreprise, les investissements Girardin, parfois redoutables pour gommer un impôt sur le revenu trop élevé.
🔰 L’empilement fiscal : combiner intelligemment les dispositifs
Principe de base :
Au lieu d’utiliser un seul dispositif de réduction d’impôts, vous en combinez plusieurs pour maximiser l’effet.
Exemple concret d’empilement pour un couple avec 100 000€ de revenus :
- Dons aux associations : 1 000€ → récupération de 750€
- Emploi à domicile : 2 000€ → récupération de 1 000€
- FCPI : 12 000€ investis → récupération de 3 000€
- Denormandie : 150 000€
Investis → récupération de 4 500€ étalée 5. PER : 5 000€ versés → économie de 2 050€ (TMI 41%)
Total des économies fiscales : environ 11 300€
Mais attention au plafond !
Vous ne pouvez pas cumuler plus de 10 000€ de niches fiscales par an (hors exceptions).
Dans notre exemple :
- Dons : 750€
- FCPI : 3 000€
- Denormandie : 4 500€
- Total niches : 8 250€ ✅ (en dessous du plafond)
Le PER et l’emploi à domicile ne comptent PAS dans ce plafond, donc s’ajoutent librement.
Les dispositifs qui NE comptent PAS dans le plafond de 10 000€ :
- PER (Plan Épargne Retraite)
- Emploi à domicile
- Frais de garde d’enfants
- Amortissement en LMNP
Les dispositifs qui COMPTENT dans le plafond :
- Pinel / Denormandie
- FCPI / FIP
- Girardin
- Sofica
- Investissement PME
Stratégie intelligente :
Utilisez d’abord les dispositifs hors plafond (PER, emploi à domicile) car ils ne « consomment » pas votre quota.
Puis optimisez-les 10 000€ de niches avec les dispositifs les plus adaptés à votre situation.
Exemple de mauvais empilement :
Quelqu’un investit 50 000€ en Pinel (réduction de 10 500€) + 10 000€ en FCPI (réduction de 2 500€).
Total théorique : 13 000€
Problème : Le plafond est à 10 000€, donc il « perd » 3 000€ de réduction possible.
Exemple de bon empilement :
La même personne fait :
- Denormandie : 7 000€ de réduction
- FCPI : 2 500€ de réduction
- Dons : 500€ de réduction
- Total : 10 000€ ✅ (plafond optimisé)
Puis ajoute :
- PER : 5 000€ → 2 050€ d’économie
- Emploi à domicile : 1 500€ → 750€ d’économie
Économie totale : 12 800€ sans dépasser aucun plafond.
Ce qu’il faut vraiment comprendre sur la combinaison des dispositifs fiscaux
Réduire ses impôts, ce n’est pas empiler tous les dispositifs qu’on croise. Ce qui compte, c’est de choisir les bons leviers au bon moment.
L’idéal est de commencer par ceux qui ne comptent pas dans le plafond des 10 000 € (comme le PER, le LMNP ou l’emploi à domicile). Ensuite, on peut ajouter d’autres solutions plus classiques, en fonction de ce qu’on peut investir et de ce qu’on est prêt à prendre comme risque.
Mais le plus important, c’est de garder une vision d’ensemble. L’objectif, ce n’est pas juste de gagner un peu cette année, mais de faire avancer son patrimoine dans la bonne direction.
L’assurance-vie en gestion pilotée ISR
C’est quoi ?
Une assurance-vie avec laquelle un professionnel gère votre argent en investissant dans des entreprises respectant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Avantages fiscaux :
- Après 8 ans, vous ne payez presque pas d’impôts sur les gains (abattement de 4 600€ pour une personne seule, 9 200€ pour un couple)
- Transmission très avantageuse (jusqu’à 152 500€ par bénéficiaire sans droits de succession)
Pour qui ?
Tout le monde ! C’est l’un des placements préférés des Français pour préparer sa retraite ou transmettre à ses enfants.
Le PEA (Plan d’Epagne en Action)-PME
Qu’est-ce que c’est ?
Un compte permettant d’investir dans des petites et moyennes entreprises européennes, avec une fiscalité très avantageuse.
Avantages :
- Après 5 ans, vous ne payez que 17,2% de prélèvements sociaux (0% d’impôt !)
- Vous soutenez l’économie réelle
Plafond : 225 000€ maximum
Pour qui ?
Les personnes qui ont déjà un PEA classique rempli, ou qui veulent spécifiquement soutenir les PME tout en optimisant leur fiscalité.
Le Girardin industriel
Qu’est-ce que c’est ?
Un dispositif permettant d’investir dans des entreprises d’outre-mer (Réunion, Guadeloupe, Martinique, etc.) et de récupérer jusqu’à 110-120% de l’investissement en réduction d’impôts.
Exemple :
Vous investissez 10 000€ → vous récupérez 11 000€ de réduction d’impôts.
Gain net : 1 000€ (10% de rendement immédiat).
⚠️ Attention :
- Risque élevé (entreprises qui peuvent faire faillite)
- Blocage pendant 5 ans minimum
- Compte dans le plafond des niches fiscales
- Nécessite un accompagnement expert
Pour qui ?
Uniquement les personnes payant beaucoup d’impôts (> 10 000€/an) et acceptant un risque élevé.
Conseil final sur l’empilement :
Ne cherchez pas à « remplir » vos 10 000€ de niches fiscales à tout prix. Privilégiez toujours :
- La cohérence avec votre projet de vie (retraite, transmission, revenus complémentaires)
- La qualité de l’investissement en lui-même (au-delà de l’avantage fiscal)
- Votre capacité d’épargne réelle (ne vous surendettez pas pour défiscaliser)
- Votre tolérance au risque (certains dispositifs sont risqués)
L’optimisation fiscale est un outil, pas une fin en soi. Un bon investissement mal défiscalisé vaut mieux qu’un mauvais investissement bien défiscalisé.
Rappel important : toutes ces stratégies doivent respecter les seuils de plafonnement. En 2025, le plafond des niches reste à 10 000 € (18 000 pour l’outre-mer). C’est donc une question d’arbitrage et d’urgence.
Pourquoi il faut agir dès maintenant ?
Chaque année, des milliers de contribuables ratent l’opportunité d’effacer légalement plusieurs milliers d’euros d’impôts – simplement par manque d’anticipation. En 2025, l’État ne fera aucun cadeau.
Alors, une question s’impose :
Préférez-vous subir votre fiscalité ou la piloter ?
Pour ceux qui choisissent de piloter leur fiscalité plutôt que de la subir, l’accompagnement devient essentiel.
Chez Synerfi, nous ne nous contentons pas de faire « de l’optimisation fiscale ».
Nous structurons un véritable écosystème patrimonial qui reflète vos valeurs, vos ambitions, et votre vision du futur. Depuis plus de 20 ans, nous pratiquons une finance humaine qui structure un véritable écosystème patrimonial reflétant vos valeurs, vos ambitions et votre vision du futur.
Que vous soyez médecin, entrepreneur, investisseur ou salarié en quête de liberté financière, notre approche mêle expertise juridique, stratégie d’investissement, automatisation et un vrai accompagnement humain.
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Un mot sur l’avenir : fiscalité et monnaies numériques
2025, c’est aussi l’année où l’euro numérique entre en phase d’expérimentation concrète.
D’abord cantonné aux paiements institutionnels, il vise à s’étendre au grand public d’ici à 2026. En parallèle, la réglementation MiCA change la donne pour les plateformes d’échange de cryptomonnaies, les cryptomonnaies stables (dont la valeur est fixée sur l’euro ou le dollar) et les portefeuilles numériques.
Ce qui semblait encore nébuleux devient tangible. Les actifs numériques ne sont plus en marge, ils intègrent pleinement la stratégie patrimoniale.
Certaines plateformes comme Bitpanda ou eToro, déjà enregistrées auprès de l’AMF proposent des solutions combinées crypto + ETF + assurance-vie. D’autres projets, plus innovants — comme Bitcoin Hyper ou Snorter — proposent de coupler la technologie blockchain avec des mécanismes de rendement différé… intéressants fiscalement.
Bref, le futur de la fiscalité ne sera pas 100 % euro, ni 100 % crypto. Il sera hybride, stratégique, personnalisé.
Conclusion
La fiscalité n’est ni une fatalité, ni un jeu de hasard. C’est un levier puissant à condition d’en connaître les règles.
En 2025, le système se durcit. Mais pour les esprits agiles, les portes restent ouvertes.
Et vous, qu’attendez-vous pour passer de spectateur à stratège ?
Foire aux questions – Réduction d’impôt et fiscalité 2025
Quels sont les changements fiscaux majeurs prévus pour 2025 en France ?
Trois grands points sont à retenir :
Une contribution minimale d’impôt de 20 % pour les hauts revenus,
Un durcissement du contrôle des crédits d’impôt,
Et la fin de certains dispositifs historiques, comme le Pinel classique.
Puis-je encore réduire mes impôts en 2025 avec les investissements immobiliers ?
Oui, mais il vaut mieux s’y prendre avant la fin 2024 pour profiter du Pinel dans ses meilleures conditions. En 2025, privilégiez plutôt le Denormandie, le LMNP ou les SCI à l’IS avec stratégie long terme.
Est-ce risqué d’investir en cryptomonnaies d’un point de vue fiscal ?
Pas plus qu’un investissement classique, à condition d’être bien structuré. Si vous réalisez peu de mouvements, vous serez soumis à la flat tax (30 %). Au-delà, une déclaration BIC peut s’imposer. L’encadrement devient plus strict avec l’euro numérique et la réglementation MiCA, mais cela peut être une opportunité si vous êtes bien conseillé.
Peut-on cumuler plusieurs dispositifs de défiscalisation ?
Oui, dans la limite des plafonds globaux des niches fiscales (10 000 € ou 18 000 € selon les cas). C’est souvent la combinaison intelligente des solutions (immobilier, dons, capital-investissement, assurance-vie, crypto) qui donne les meilleurs résultats.
Sources
- Ministère des Finances+3Ministère des Finances+3Ministère des Finances+3
- Entreprendre Service Public+3Bpifrance Création+3Linxea+3
- impots.gouv.fr+4Euodia Finance+4Ministère des Finances+4
- Ministère des Finances+2TGS France+2
Important à savoir
Cet article vous donne des clés de compréhension sur la fiscalité 2025, mais chaque situation patrimoniale est unique. Les informations présentées ici sont d’ordre général et ne remplacent en aucun cas un conseil personnalisé.
Avant tout investissement ou stratégie fiscale, nous vous recommandons de consulter un professionnel qui analysera précisément votre situation : revenus, patrimoine, projets de vie, tolérance au risque, etc.
Les dispositifs fiscaux évoluent régulièrement. Assurez-vous de vérifier les conditions en vigueur au moment de votre décision.
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